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L’économie mondiale souffre d’un déficit chronique d’investissement en infrastructures (énergie, transport, habitat, gestion de l’eau et des déchets). Celles-ci se détériorent dans les pays industriels et sont souvent absentes dans les pays en développement , où 1,6 milliard de personnes n’ont pas accès à un approvisionnement en eau potable et 745 millions n’ont pas accès à l’électricité. Mais, par ailleurs, les infrastructures actuelles sont responsables de 80 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre (GES). Or, de nouvelles infrastructures sont décisives pour adapter les économies au changement climatique ; elles représentent près de 90 % des coûts d’adaptation.
Combler le déficit de financement en infrastructures tout en s’assurant qu’elles soient faiblement émettrices de GES et résilientes est donc un des plus grands défis à surmonter.
Investir dans les infrastructures exige d’immobiliser des sommes importantes pour de longues périodes et d’affronter un éventail de risques techniques, réglementaires, politiques, combinés aux incertitudes des marchés. Ces risques sont amplifiés dans le cas des investissements climatiques, qui font appel à des technologies et des pratiques nouvelles, et en particulier dans les pays en développement, sujets à une plus forte instabilité macroéconomique et dont le tissu institutionnel est moins développé.
La fonction fondamentale de la finance est d’aider les acteurs économiques à trouver un compromis entre risque et rendement des investissements. Les financiers exigeront des rendements plus élevés en échange de risques de pertes plus élevés, mais des taux d’intérêt trop hauts augmenteront, pour l’emprunteur, le risque de décourager sa prise d’initiative. Par exemple, le coût de l’électricité solaire au Soudan est plus du double qu’en Suisse.
Il faut donc soit réduire le risque des investissements climat, soit augmenter leur rendement. Selon l’Agence internationale pour l’énergie, cet impératif a inspiré le développement de plus de 7 000 politiques et instruments climatiques dans le monde. Mais, dans un contexte de réduction de la marge de manœuvre budgétaire des gouvernements, ces mesures doivent être associées à une « utilisation accrue des garanties publiques pour réduire les risques et mobiliser les flux privés à moindre coût », selon le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC).
Des garanties publiques couvrent en effet le risque de perte auquel est exposé un financier en cas de défaillance de l’emprunteur. En réduisant ce risque de défaut, on peut accorder à l’emprunteur des taux d’intérêt plus bas et on accroît la profitabilité de son investissement. En même temps, on optimise l’efficacité des fonds publics et de leur effet levier sur le volume d’investissement, puisque l’argent public n’est versé qu’en cas d’échec des projets. C’est pourquoi les garanties publiques ont historiquement accompagné un grand nombre de mutations technologiques : transport ferroviaire, électrification, énergie hydraulique ou nucléaire, téléphonie mobile, vaccins contre le Covid-19…
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